L’urgence de concilier tourisme et développement durable

Source : le monde.fr

Qui n’a jamais vu dans sa chambre d’hôtel un message de l’hôtelier incitant le voyageur à un comportement écologiquement plus responsable ou vantant une démarche permettant de réduire l’impact du client et de son séjour sur la planète?

Pour autant, si ces messages deviennent de plus en plus fréquents, leur impact sur l’environnement est contestable: l’opérateur continuera de proposer des vols multipliant par deux le nombre de kilomètres parcourus et donc son empreinte carbone, afin de proposer des prix toujours plus bas.

Bien que la majorité des consommateurs se considèrent engagés pour un mode de vie et de consommation plus responsables, les offres proposées par les acteurs du tourisme en ligne ne traduisent pas leur quête de sens.

Malheureusement, les dégâts causés par le tourisme ne jouent pas seulement contre la planète, mais également contre ce secteur économique même. Il est donc indispensable de réconcilier tourisme et développement durable.

C’est la raison pour laquelle les Entretiens internationaux du tourisme du futur, qui auront lieu du 5 au 7 septembre, dans le Cantal, vont porter prioritairement sur les stratégies à définir et les moyens à mobiliser pour un tourisme plus écologique à horizon 2030-2050.

 

Des chiffres alarmants

Il y a urgence. Entre 2009 et 2013, on observe une augmentation de l’empreinte carbone du tourisme de 15 %  pour atteindre 4,5 milliards de tonnes de CO2 émises, soit 8 % des émissions globales de gaz à effet de serre ( étude réalisée par des chercheurs de l’université de Sydney (Australie), publiée le 23 mai dans la revue Nature Climate Change).

Parallèlement, ce secteur représente 10 % du PIB mondial et de l’emploi, selon le Conseil mondial du voyage et du tourisme. Selon L’OMT, les voyages internationaux ont dégagé en 2017 un chiffre d’affaires global de 1 137 milliards d’euros, la France restant le pays le plus visité au monde, avec une arrivée de 87 millions de touristes étrangers en 2017, selon la DGE.

 

« Tourismophobie »

On peut craindre à terme que les dégâts causés se retournent contre l’activité touristique elle-même. (stations de montagne subissant le réchauffement climatique et obligées d’employer les canons à neige, ou destinations ensoleillées délaissées à cause de températures devenues difficiles à supporter)

Au delà des atteintes dues au dérèglement climatique, ce sont aussi les détériorations de sites et monuments et les déséquilibres sociaux et sociétaux qui impactent les destinations touristiques et provoquent chez les habitants un rejet des populations de touristes.

Un phénomène qui porte un nom : la « tourismophobie », et qui sévit sur tous les continents : Venise, Barcelone, Grèce, Pérou, Thailande…

Selon Christian Mantei, Directeur Général d’Atout France, la tourismophobie a pour l’instant épargné la France, mais, « d’ici à cinq ans, nous devrons la gérer »

A graffiti against tourists is seen at the Guell Park in Barcelona, Spain, on 07 august 2017. The so called 'tourist phobia' is rising amongst some people in Barcelona against the massive number of tourist visiting the city. The Association of Hotels in Barcelona has demanded action against this type of vandalic acts related to the 'tourist phobia'. According to hotels, the recent 'hate' towards tourists is totally related to the flats rented illegally to tourists. EFE/Quique Garcia//EFE_20170807-636377144270121956/Credit:Quique García/SIPA/1708071505

A graffiti against tourists is seen at the Guell Park in Barcelona, Spain, on 07 august 2017. /Credit:Quique García/SIPA/1708071505

 

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