Gérant depuis plus de dix ans d’un TO spécialisé dans l’organisation de séjours adaptés pour personnes à mobilité réduite (PMR), Hervé Guichard a décidé de monter au créneau. Pour qu’enfin les voyages en avion soient vraiment accessibles à tous.
Marre d’être devant une impasse…
Hervé Guichard a lancé, le 23 février, une pétition sur MonOpinion.com afin de donner à son indignation plus de puissance. «On m’a conseillé d’interpeller directement Sophie Cluzel, secrétaire d’État chargée des personnes handicapées» explique le patron d’Adaptours (2017 : 25 destinations, 300 pax, 450 000 euros de VA). Car la situation est inextricable. S’il se félicite de n’avoir enregistré jusqu’ici qu’un refus d’embarquer, Hervé Guichard ne peut plus admettre que la seule réponse apportée par les compagnies aériennes soit une aide humaine. «Pourquoi n’y a t-il pas de places prévues et adaptées pour les personnes «hors-normes» ou à besoins spécifiques à l’instar de ce qui existe dans les trains ? Pourquoi propose-t-on dans les avions des places réservées aux adultes avec des bébés, mais pas pour les personnes « hors-norme » ?» s’offusque le patron d’Adaptours. Les personnes handicapées ne sont en effet pas les seules à avoir besoin de plus d’espace et de place dans un avion : cela concerne aussi les personnes de grande taille ou de forte corpulence.
C’est totalement discriminatoire !
Pour ces «hors normes» la seule réponse apportée aujourd’hui est l’achat d’un billet en classe supérieure. Car en classe éco, si les places aux issues de secours peuvent apporter une solution aux personnes de très grande taille, elles sont totalement interdites aux PMR. «C’est totalement discriminatoire» lance Hervé Guichard. Le TO en appelle donc à une véritable politique d’accessibilité. «Il devrait y avoir au même titre que les chambres d’hôtels, les transports en commun, les bateaux de croisière, un nombre de places plus spacieuses prévues à cet effet, proportionnellement à la capacité de l’appareil, par exemple : 1 place pour un appareil de 30 à 50 passagers, 2 jusqu’à 100, 4 pour 200 et 8 pour 400 et plus. Soit au minimum 2% des places et pas d’obligation pour les avions de moins de 25 ou 30 places, lorsque les dimensions des appareils ne le permettent pas». Un argumentaire qu’il va désormais présenter à tous les politiques qui voudront bien le recevoir. «Car il faut que cela change !» martèle Hervé Guichard.