« Je regrette qu’il n’y ait pas eu de concertation avant la prise de cette décision« , indique Jean-Pierre Mas, président des Entreprises du Voyage. « Les explications des compagnies sur le sujet ne sont pas très claires »‘, ajoute-t-il.
La mise en place de cette taxe de 9,50 €, directement appliquée sur le prix du billet, et ce, dès le 1er novembre prochain, prend tout son sens sur les vols à plusieurs segments. Sur un aller-retour avec correspondance acheté sur British Airways ou Iberia, il en coûtera ainsi 38 dollars supplémentaires aux clients.
La décision des deux compagnies du groupe IAG a fait réagir les professionnels du voyage britanniques.
Dans les colonnes de nos confrères de Travel Weekly, un porte-parole de l’agence de voyages American Express Global Business Travel s’emporte : « nous ne soutenons aucune initiative qui augmente les coûts pour nos clients en raison de l’inefficacité des technologies ».
Une nouvelle norme ?
On se rappelle que c’est la compagnie allemande Lufthansa qui fut la première à instaurer des frais supplémentaires pour les réservations passées via GDS, en septembre 2015, provoquant un tollé dans la profession.
Depuis, les Allemands continuent de pousser la vente en direct et indiquaient par le biais d’un récent communiqué que « Lufthansa Group continuera d’étendre ses canaux directs en 2017. Son objectif à long terme étant d’être un précurseur, avec une offre de vols et de services qui répondent aux nouvelles exigences des partenaires commerciaux et de la clientèle d’entreprise ».
Le 14 avril dernier, surprise, la compagnie privée ukrainienne UIA (Ukraine International Airlines) avait à son tour, dans un mail envoyé à ses partenaires commerciaux, indiqué la mise en place de frais de 8,40 €, là aussi directement appliqués sur le prix du billet, par le biais d’une YQ.
« Il ne faut plus se leurrer », poursuit Tristan Dessain-Gelinet. « Ce genre de pratiques va désormais devenir une norme ».
Un seul point positif amené par cette nouvelle norme : « ça va surtout avoir comme effet d’accélérer la mise en place des alternatives technologiques aux GDS », estime-t-il.