Feu vert au projet Boost !
Un oui franc et massif a été recueilli par la consultation des pilotes d’Air France sur Boost. Ce matin a été dépouillé le vote électronique des adhérents du SNPL appelés à se prononcer sur la création d’une filiale à coûts réduits du transporteur. La participation a été très importante avec 82,8%. 78,2% des votants se sont prononcés pour le texte ouvert à signature par la direction d’Air France, 16,4% pour permettre aussi la création de la nouvelle compagnie (à ce stade dénommée Boost) mais « avec de meilleures garanties concernant la relocalisation de l’activité vers la France », comme le proposait le bureau du SNPL. 5,4% contre tout accord.
Ce résultat est un véritable succès pour la direction de la compagnie aérienne qui voit son texte largement approuvé. En février dernier, seulement 58,1% des pilotes étaient favorables à la création de Boost. D’abord, cet accord solde le contentieux du plan stratégique Transform et se traduit par une amélioration de l’efficacité. Les navigants renoncent par exemple à disposer d’une salle dédiée pour leurs briefings avant vols (remplacée par un salon d’hôtel ou une salle d’embarquement), ce qui économise plusieurs millions d’euros par an. Les pilotes en moyen-courrier renoncent aussi à un jour de repos par mois.
Recrutement de 250 pilotes d’ici à la fin de l’année
La demande du SNPL d’équilibrer l’exploitation d’Air France et de KLM est acceptée avec l’objectif d’atteindre 61% au profit d’Air France en 2025, soit un rattrapage d’environ 2% par an. Air France, qui va recruter 750 pilotes d’ici à 2020, dont 250 dès cette année, garde le « contrat unique », c’est-à-dire que les pilotes d’Air France voleront indifféremment sur les avions d’Air France et ceux de Boost. L’effort de productivité de 15% prévu pour les pilotes de Boost, sera mutualisé à raison de 1,5% pour les 3 600 pilotes de la compagnie.
En même temps, ces 78,2% de « oui » et seulement 16,4% de « oui mais » obtenus à la consultation sont un échec pour le bureau du SNPL Air France qui, en opposition avec son conseil d’administration, a soutenu une position extrémiste. Les « meilleures garanties » du texte proposé par le bureau reposait essentiellement sur l’installation de toilettes privatisées pour l’équipage à l’avant des Airbus A350 attendus en 2019. Quand on sait que celles-ci prennent l’équivalent de deux sièges générateurs chacun d’un million de dollars de recettes par an pendant la vie de l’avion, on voit que la santé économique de l’entreprise n’est pas la préoccupation première des dirigeants actuels du syndicat majoritaire. L’équipe du président Philippe Evain est remise en question par cette consultation qui la désavoue formellement. Déjà, deux membres du bureau – Véronique Darmon et Emmanuel Mistrali – qui affichaient des positions plus cohérentes et raisonnables, ont démissionné le mois dernier.
Lancement de Boost en septembre
« L’accord ouvert à signature sera donc signé par le SNPL Air France dans les toutes prochaines heures, annonce le syndicat dans un communiqué. Cela permettra le lancement effectif du projet Boost, d’entériner des efforts de productivité à hauteur de 40 millions d’Euros annuels ainsi qu’un processus de rattrapage des parts de production perdues par la partie française du groupe Air France–KLM. »
Cet accord reste néanmoins une triste victoire, puisque neuf mois ont été nécessaires pour mettre en place un texte définissant le périmètre de la filiale, ce qui a retardé d’autant les opérations. Cela a laissé tout le temps aux concurrents d’Air France de fourbir leurs armes, à savoir Level chez British Airways-Iberia, Eurowings chez Lufthansa, sans oublier Norwegian ou encore French blue. Boost doit démarrer à la rentrée en moyen-courrier mais, en affichant les vols seulement mi-juillet, la compagnie arrive déjà trop tard sur les sites de réservations. Air France prévoit d’ici à la fin du mois de dévoiler le contenu de l’offre Boost ainsi qu’un nouveau nom pour cette filiale.
source : http://www.tourhebdo.com/actualites/detail/100278/feu-vert-au-projet-boost-.html