Le tourisme résiste même.
Les chiffres de l’Organisation Mondiale du Tourisme (OMT) en attestent.
Le premier semestre 2017 affiche les meilleurs résultats jamais enregistrés depuis 2010 avec près de 598 millions de touristes internationaux entre janvier et juin 2017, soit +6% par rapport à la même période l’année précédente.
Sur le plan économique, en Europe et en France, les chiffres montrent de réels signes de reprise. Selon une note de l’INSEE, « le deuxième trimestre 2017 a globalement confirmé la solidité de l’activité mondiale, et le climat des affaires est désormais très favorable, en particulier dans la zone euro et en France, où il a atteint à l’été son plus haut niveau depuis 2010 ».
La croissance en France devrait atteindre +1,8% sur l’année 2017.
Les agences de voyages tirent leur épingle du jeu
Les tendances de réservations cumulées sur la période de janvier à août 2017 versus 2016 affichent une hausse de +8% du nombre de pax et +9% en volume d’affaires (VA), selon le baromètre Les Entreprises du Voyage, Gestour, Orchestra qui rassemble agences physiques et agences en ligne.
Sur les départs, la croissance est moins forte : +3% en passagers et +2% en VA.
L’e-tourisme tire la croissance globale. Selon le bilan des ventes sur Internet en France, publié par la fédération du e-commerce et de la vente à distance (FEVAD), les sites de voyage-tourisme confirment une accélération des ventes +14% au 1er trimestre 2017, et +11% au 2e trimestre 2017.
Pour autant, le « retail » n’est pas à la traîne.
Les agences physiques reprennent des couleurs. Laurent Abitbol, président de Marietton Developpement le déclarait dernièrement dans nos colonnes : « que ce soit pour Havas Voyages, Marietton Selectour ou le voyage d’affaires, tous les voyants sont au vert cette année. »
Réseaux et mini-réseaux : la croissance est au rendez-vous en 2017
Le réseau prévoit une hausse du volume d’affaires à périmètre constant de près de 5% au global fin 2017. Prêt-à-Partir annonce de son côté une hausse de 3 à 5% du volume d’affaires (environ 225 M€).
Une tendance que l’on retrouve chez Univairmer qui affiche un chiffre d’affaires en progression de +4,4% en 2016-2017, à 25,8 M€ à périmètre constant.
Chez Voyages E.Leclerc (187 points de ventes), le volume d’affaires décolle et va pour la première fois dépasser les 500 M€ (à périmètre constant). Bernard Boisson, directeur général, table sur une croissance à deux chiffres.
Même son cloche du côté de Verdié Voyages (35 agences de voyages) qui a, fin août, déjà réalisé une croissance de 7 à 8% versus 2016. Yves Verdié, P-DG, prévoit lui aussi une croissance à deux chiffres pour fin 2017 avec un volume d’affaires compris entre 115 et 117 millions d’euros.
Les défis du multi-canal
Les distributeurs ont compris qu’il fallait évoluer. Aujourd’hui, le parcours et l’expérience client sont au cœur des préoccupations. En atteste le vent nouveau qui souffle sur les points de ventes qui se rénovent.
Pour 2018, rien n’est acquis. Les professionnels sont à la fois prudents et confiants.
Il n’en reste pas moins de nombreux défis à relever. Parmi eux, celui du multi-canal. Les distributeurs s’y mettent, ils ont pris conscience qu’il faut être partout où est le client.
Les chiffres sur ce sujet parlent d’eux-mêmes : 53% des Français partis ont même utilisé un smartphone ou une tablette pour préparer ou réserver leurs vacances. Ce qui représente une hausse de 14 points par rapport à 2015 (Raffour Interactif).
Outre une dépendance du secteur aux aléas du monde, aujourd’hui les agences doivent faire face à la concurrence directe des prestataires, à Booking, Google et consorts, mais aussi à la complexification des demandes.
Heureusement, elles ont pour elles la capacité de conseil et le contact humain, deux forces qu’il faudra savoir combiner aux nouvelles technologies et à la big data dont on parle souvent, pour construire un avenir solide et durable.