Des élus de la majorité républicaine du Congrès américain ont renouvelé mercredi leurs critiques contre le programme d’exemptions de visas dont bénéficie une grande partie de l’Europe, dont la France.
« L’Etat islamique et al-Qaïda ont subi de grandes pertes en Syrie et en Irak, mais au fur et à mesure que leur territoire se réduit, nous constatons un exode de combattants étrangers vers leurs pays d’origine », s’est inquiété Michael McCaul, président de la commission de la Sécurité intérieure à la Chambre des représentants, lors d’une audition sur la sécurité des visas. Citant les attentats de Paris, Bruxelles, Nice et Berlin, le républicain Mike Gallagher a souligné que « la majorité des assaillants étaient des citoyens européens, il est donc facile d’imaginer l’un d’eux entrer dans ce pays avec un visa valide ou grâce au programme d’exemption de visa ».
Actuellement des millions de voyageurs de 38 pays riches, dont 30 en Europe, bénéficient de cette exemption qui permet de venir pendant 90 jours aux Etats-Unis sans avoir à passer par la lourde procédure d’obtention d’un visa. Seul le formulaire Esta doit être rempli en ligne préalablement. Mais depuis les attentats qui ont ensanglanté la France en 2015, commis par ou avec l’aide de djihadistes munis de passeports français ou belge, de nombreux voient dans cette exemption une faille sécuritaire.
En décembre 2015, quelques semaines après les attentats de Paris, le Congrès avait déjà interdit à toute personne s’étant rendue depuis mars 2011 dans sept pays jugés à risque (Iran, Irak, Libye, Somalie, Soudan, Syrie, Yémen), ou ayant une double nationalité avec quatre d’entre eux (Iran, Irak, Soudan, Syrie) de profiter de l’exemption, par exemple un Franco-Syrien, ou un Français ayant visité l’Iran.