Cette labellisation médiatisée provoquait l’arrivée des milliers de visiteurs dans des régions non préparées à ce tourisme de masse.
Nous avons aussi le devoir de saluer enfin une prise de conscience par le même UNESCO qui par un communiqué, annonce que : « Des experts élaborent un outil de l’UNESCO pour la gestion du tourisme ».
C’est la reconnaissance implicite qu‘aucune analyse préalable des conséquences sur l’environnement et les populations dues à l’attribution de ce label n’avait été réalisée jusqu’ à présent.
Dans ce même communiqué, l’UNESCO liste la typologie d’experts qui vont être amenés à se pencher sur l ‘élaboration de cet « outil ».
Plusieurs types d’experts
Bien que l’on ne sache pas si ces professionnels sont des experts intellectuels du tourisme ou de véritables professionnels opérationnels, le tourisme est quand même invité à réfléchir sur une gestion des flux des visiteurs .
Cet outil va être imposé et applicable à tous les types de sites du patrimoine mondial.
Ces sites constituent en grande partie la majorité du contenu des programmes culturels des tours opérateurs. Il sera donc vraisemblable que des processus de visites fortement réglementés de ces sites devront être appliqués par les voyagistes.
Si cette initiative de l’UNESCO va jusqu’au bout, ce sera une véritable opportunité pour les professionnels.
Une opportunité pour les voyagistes ?
De plus le fait que ces clients choisissent de confier leurs voyages à des professionnels traduit une attente plus grande des découvertes et donc un respect des lieux et des hommes qu’ils vont rencontrer.
Après ce constat, il serait cohérent que ces experts imposent la présence de guides assermentés aussi bien pour les clients de TO que pour les visiteurs libres.
Cette réglementation donnerait une grande valeur ajoutée à la profession qui reprendrait ainsi aux yeux des consommateurs un rôle incontournable dans la pédagogie et la découverte des patrimoines mondiaux.
Il est à espérer que les experts désignés par l’UNESCO ne soient pas seulement des théoriciens du tourisme : si les chercheurs apportent une réflexion plus large, les professionnels possèdent, eux, une expérience qui permet de coller à la réalité économique et technique de l’industrie touristique.
Cette démarche préfigure aussi un changement de cap inéluctable du tourisme dans les prochaines décennies, et il est important pour les professionnels français d’anticiper ce mouvement en adhérant aux réflexions et à la mise en place d’un tourisme durable proposé par exemple par ATR (Agir pour un Tourisme Responsable), association que des TO généralistes ont déjà rejointe comme Voyageurs du Monde, Salaün Holidays, le Club Med, Kuoni , Transat….
Le développement durable n’est plus une option et la transition écologique n’est pas un recul mais une opportunité pour le renouvellement des offres.
L’engouement qu’ont suscité Les Palmes du Tourisme organisées le mois dernier prouve une grande attente du public pour ce renouvellement. Plus que toutes autres activités économiques, le tourisme est au centre de ce progrès « sociétal » car il propose et il utilise les deux composantes essentielles de notre avenir : les hommes et leurs environnements.